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21 Février 2024

Rencontre avec Vincent Chapurlat et Victor Richet, porteurs de la chaire CIME à IMT Mines Alès

La Fondation Mines-Télécom soutient grâce à des entreprises mécènes une vingtaine de chaires de recherche et d’enseignement chaque année. Prenons le temps aujourd’hui de découvrir la Chaire CIME pour Critical Infrastructures Model based system Engineering. Depuis juin 2019, cette chaire industrielle, portée par IMT Mines Alès et son Laboratoire des Sciences des Risques (LSR) bénéficie du soutien du groupe ASSYSTEM Engineering. Rencontre avec les deux porteurs de la chaire, Vincent Chapurlat et Victor Richet.

Vincent Chapurlat, quel est le sujet de cette chaire ? Quels sont les objectifs ?

La Chaire CIME a été signée en juin 2019 pour un programme de travaux de recherche et de développement s’étalant sur 5 ans en collaboration entre le groupe ASSYSTEM Engineering and Operation Services, IMT Mines Alès via le Laboratoire des Sciences des Risques et la Fondation Mines-Alès sous égide via la Fondation Mines-Télécom.

Au travers de cette chaire, les partenaires affichent ainsi une volonté forte de développement des méthodes et outils du domaine de l’ingénierie système et tout particulièrement du MBSE (ingénierie des systèmes basée sur des modèles) dans le secteur du nucléaire tant au niveau national qu’international.

Cette chaire industrielle a donc pour objectif d’aider les acteurs métiers :
– à collaborer plus efficacement
– à mieux appréhender les risques et les aléas
– mais aussi à prendre en compte les exigences de plus en plus contraignantes des différentes parties prenantes d’un projet de grande envergure.

Il s’agit ici de se concentrer sur des projets visant à concevoir, valider, qualifier, exploiter puis démanteler en fin de vie des infrastructures critiques dans le domaine du nucléaire, impliquant, entre autres, les autorités de régulation française et internationale.

Cette chaire industrielle vise enfin à anticiper les futures compétences et méthodologies qui seront indispensables pour le développement des prochains projets d’infrastructures critiques nucléaires. Elle contribue donc à donner à IMT Mines Alès et à ASSYSTEM une visibilité internationale sur la thématique MBSE pour mener à bien la conception, l’intégration et la qualification opérationnelle de systèmes.

Victor Richet, quel est l’intérêt de ce type de collaboration avec le monde académique pour une entreprise comme la vôtre ?

Notre groupe est une société de services, nos clients nous confient donc la charge de certains aspects de leurs projets importants, stratégiques ou critiques. En conséquence, il y a un concept particulièrement intéressant, celui des deux mètres d’avance. Nous nous devons d’apporter une valeur supplémentaire à nos clients dans les projets, nous ne pouvons donc pas être leurs équivalents. Parallèlement, trop innover, ou avoir des préoccupations trop long terme nous éloignerait de leurs enjeux. Deux mètres est là donc la bonne distance (métaphoriquement, évidemment).

La chaire telle qu’elle est, ainsi que l’état d’esprit des thésards qui ont évolué dans nos équipes et nous ont rejoints, reflète cette vision. En avance par rapport aux acteurs industriels, mais en phase avec leurs préoccupations. Ce type de collaboration combine parfaitement vision long terme et recherche, mais aussi une déclinaison opérationnelle concrète.

Vincent Chapurlat, vous êtes enseignant-chercheur à IMT Mines Alès. Pourriez-vous nous en dire plus sur vos sujets de recherche ?

Vincent Chapurlat
Vincent Chapurlat, Professeur à IMT Mines Alès

Professeur à IMT Mines Alès, école de l’Institut Mines-Télécom, je suis aujourd’hui directeur adjoint du Laboratoire des Sciences des Risques (LSR). J’anime aussi une équipe de recherche autour de l’ingénierie système.

Mes recherches visent à développer et à formaliser les concepts, méthodes et outils pour supporter les activités :
-de modélisation (modélisation système, multi-vue et multi-paradigmes, Maquette Numérique et Jumeaux Numériques de systèmes complexes);
-de vérification et de validation au plus tôt (modèle et système);
-et de modélisation puis de preuve et d’évaluation de propriétés non-fonctionnelles (ex : sûreté, sécurité, résilience et performance) de systèmes et de systèmes de systèmes.

Les domaines d’application ont été tour à tour le contrôle commande de procédés industriels, la modélisation d’entreprise puis, depuis 2002, l’Ingénierie de Systèmes que je développe actuellement dans les domaines nucléaire, aéronautique et, plus généralement, des Infrastructures Critiques.

Victor Richet, quel est votre rôle au sein d’Assystem ?

Victor Richet
Victor Richet, Head of Digital chez Assystem Engineering

La question est difficile car j’ai changé plusieurs fois de rôle au cours de cette collaboration. Au démarrage, je faisais partie de l’entité pilotant la démarche d’innovation et d’ingénierie digitale du groupe. En son sein, j’étais chargé du pilotage de la feuille de route Innovation & Digital avec nos différentes business units en France et à l’international. Plus spécifiquement, je suivais les sujets relatifs à l’ingénierie système, à la modélisation, et à la gestion de la donnée. Et (évidemment), c’est au sein de cette entité que les différents thésards employés dans le cadre de cette chaire ont évolué et qu’un poste leur a été proposé.

Il y a deux ans, le groupe m’a offert l’opportunité de partir à l’international et d’aller construire et piloter les équipes en charge de l’ingénierie digitale au sein de notre filiale indienne. J’ai néanmoins conservé le pilotage de la chaire, car c’était l’un des aspects les plus intéressants et je n’envisageais pas qu’il y ait de rupture dans l’encadrement des thésards.

Vincent Chapurlat, quel bilan tirez-vous de cette collaboration après 5 ans ?

Trois doctorants, tous les trois issus du programme Grande Ecole et donc d’une école d’ingénieurs ou d’une ENS, ont pu envisager une poursuite en doctorat. C’est là un atout majeur pour eux comme pour les enseignants-chercheurs qui les ont encadrés durant leurs trois années de thèse. Ils ont tous trois mené à bien des travaux de R&D qui ont, d’une part, soutenu complètement et même enrichi l’activité de R&D du LSR. Ils ont, d’autre part, été reconnus au travers de publications (8 articles dans des conférences internationales, 3 articles de revues internationales et 2 articles de synthèse parus dans une revue internationale), de leur manuscrit et de démonstrateurs industriels. Notons de même que ces Doctorants se sont vus invités à rejoindre l’entreprise ASSYSTEM pour continuer ces travaux et les déployer en milieu industriel.

Cette Chaire CIME se voit prolongée sous un autre format et pour des missions complémentaires par la Chaire CIMES, Critical Infrastructures Model based systems Engineering and early verification and validation by Simulation, pour une durée de 6 ans à compter de juin 2024, date de la fin de convention CIME. C’est ici une marque de confiance remarquable du groupe ASSYSTEM envers ces travaux, ce qui confirme au final leur intérêt, la valeur de nos enseignements et de nos compétences.

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