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09 Janvier 2024

« J’ai toujours incité les filles comme les garçons à envisager leur carrière professionnelle comme ils et elles en ont envie et non sur des normes sociales imposées par les autres. »

My Linh Tong est Responsable Mission Prévention Amiante à la Direction Matériel Roulant Ferroviaire du Groupe RATP. Elle a répondu à l’appel de son entreprise, mécène, dès le mois de janvier 2023, pour rejoindre le Programme Ambassadrices en tant que marraine ingénieure et s’est beaucoup investie auprès des élèves. Vous ne verrez pas son visage. My Linh déteste être prise en photo, n’a pas de compte LinkedIn ou Facebook et a longuement hésité lorsque nous lui avons proposé une interview. Mais sa personnalité unique nous a donné envie d’en savoir plus à son sujet.

Qui êtes-vous ?

Je suis d’origine vietnamienne et ma rencontre avec la France a eu lieu un mois de janvier, un peu avant mes 10 ans. Ce contact s’est traduit essentiellement par la découverte de la neige, du froid, d’une nouvelle langue et d’une alimentation complètement différente. Je me suis rapidement adaptée aux nouvelles conditions et mon entourage m’a énormément aidée, notamment au travers d’activités sportives.

Les défis m’animent et me motivent au quotidien, c’est naturellement que j’entrevoyais des horizons sociaux, sportifs, professionnels sans me soucier des limites que certaines personnes imposaient aux genres. Je dirais que, au contraire, je m’employais à démonter leur étroitesse d’esprit.

Cette liberté de penser et d’agir explique probablement mon goût pour les voyages hors des sentiers battus, les rencontres humaines et les découvertes culinaires.

Quel a été votre parcours ?

Avec le baccalauréat scientifique en poche, j’ai fait des études en Environnement avec une forte préférence pour la chimie de l’eau. Ma première expérience professionnelle n’était pas dans le domaine de l’eau mais dans l’industrie verrière. Aurais-je choisi le verre pour certaines propriétés similaires à l’eau qui sont la transparence et la fluidité ?

Quoiqu’il en soit, mon parcours n’a pas été linéaire puisqu’après l’industrie verrière, j’ai choisi d’élargir mes compétences en suivant des études en administration des entreprises. Cela m’a conduit au secteur immobilier. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que l’amiante m’a toujours suivie depuis les études supérieures : à l’université Jussieu, en industrie verrière, en gestion immobilière notamment à la tour Montparnasse. Puisque l’amiante m’a choisie, autant faire route ensemble – depuis presque 20 ans !

C’est ainsi que chemin faisant, j’ai rejoint la direction de maintenance des trains à la RATP en avril 2022 comme responsable de la prévention amiante.

Qu’avez-vous préféré au cours de vos études ?

Au collège, deux enseignantes m’ont particulièrement marquée. Ces professeures de français et d’histoire m’ont donné goût au théâtre, aux arts et à l’Histoire.

Par la suite, au cours de mes études supérieures, les professeurs et intervenants m’ont aussi guidée dans la remise en question de moi-même et le développement du sens critique. J’ai particulièrement aimé la mise en application des cours théoriques : les travaux pratiques pour le côté expérimental, les stages de terrain pour la découverte des territoires français.

Finalement, l’autonomie, la responsabilité et la polyvalence ont été mises en exergue durant ma formation et elles convenaient parfaitement à mon caractère.

Que préférez-vous aujourd’hui dans votre métier ?

La diversité sans doute, mon parcours est teinté de technique et de management, ainsi au quotidien, j’ai besoin d’utiliser ces deux compétences. L’aspect technique pour mener ma mission, mais celle-ci ne peut être aboutie que si j’arrive à donner du sens à mes interlocuteurs et à les convaincre de s’inscrire dans une démarche de prévention. Ce qui est le plus important pour moi, c’est d’avancer. Il y a parfois des frustrations, des journées que l’on aimerait changer, mais à la fin ce qui compte vraiment c’est de suivre le chemin que l’on a décidé de créer et voir aboutir les objectifs que l’on s’est fixés.

En outre, j’attache de l’importance au style de management de ma hiérarchie. Les circonstances m’ont conduit à des postes où règnent la confiance mutuelle et l’autonomie. Cet environnement est, à mes yeux, indispensable à ma performance et mon épanouissement professionnel.

Vous êtes devenue marraine du Programme Ambassadrices cette année, pourquoi cela vous a-t-il paru important de nous rejoindre ?

J’ai trop souvent entendu dire que certains métiers sont réservés aux femmes et d’autres aux hommes. Dans ce cadre, les hommes sont destinés aux métiers d’ingénierie lesquels requièrent plus de logique, de mathématique, de science et seuls les hommes possèdent ces prédispositions. Sur quels critères objectifs s’est-on basé ?

J’ai toujours incité les filles comme les garçons à envisager leur carrière professionnelle comme ils et elles en ont envie et non sur des normes sociales imposées par les autres.

Le programme Ambassadrices encourage les jeunes filles à s’ouvrir aux métiers de l’ingénierie et les interventions visent des populations encore jeunes, donc encore « imperméables » aux diktats. Je m’y reconnais totalement et c’est avec enthousiasme que je suis devenue marraine. Je partage avec les ambassadrices les mêmes convictions et j’entretiens à ma manière, le feu de leur flambeau. Plus nous serons nombreuses, plus rapidement sera atteint notre objectif.

Pourriez-vous svp nous parler d’une ou plusieurs femmes inspirantes qui ont croisé votre route ?

C’est peut-être un manque d’humilité, mais je n’ai pas de femme qui m’ont inspirée, ni d’homme d’ailleurs. Bien sûr j’ai croisé des personnes intéressantes, quel que soit leur genre. J’ai sans doute, en les observant, intégrer leurs pratiques et me les suis peut-être aussi appropriées. Mais je ne sais pas désigner une personne comme inspiratrice. Cependant, il y a des femmes que j’admire pour leur parcours et leurs engagements, telles que Marie Curie ou Simone Veil. Leur histoire dans des contextes très différents est remarquable et ne peut qu’imposer le plus grand des respects.

Un mot pour motiver les jeunes femmes qui hésitent à faire des études d’ingénierie ?

Au-delà de la mécanique, des calculs, des études complexes, l’ingénierie est un excellent moyen d’ouvrir vos horizons, de satisfaire votre curiosité et d’avoir de riches échanges.

L’ingénierie vous conduira à une diversité de métiers et de secteurs dans lesquels vous allez pouvoir développer vos compétences : de l’industrie au bâtiment, des transports à l’informatique, des finances à la recherche, etc. C’est aussi l’occasion idéale de pouvoir comprendre des systèmes ou des dispositifs que nous croisons tous les jours, et qui peuvent paraître complexes ou abstraits au départ, mais quand on apprend à les étudier, ils sont en réalité beaucoup plus maîtrisables. Les études d’ingénierie, c’est un très bon moyen de comprendre le monde autour de nous, de mieux l’appréhender et d’y trouver sa place.

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