08 Février 2018
Le jeudi 8 février se tenait chez NUMA le petit-déjeuner débat sur le thème « Mobilités en mutation : Quels enjeux de gouvernance pour les villes et les territoires de demain ? » qui lançait le programme de veille de la Fondation Mines-Télécom sur ce thème.
Plus de 50 participants étaient présents pour assister aux interventions de Ghislain Delabie, Spécialiste innovation collaborative, nouvelles mobilités et modèles économiques, Madeleine Gancel, Chargée du programme d’innovation ouverte CityMakers chez NUMA et Stéphane Kirkland, Co-responsable du programme urbain d’Arcadis pour Paris. L’animateur du programme de veille de la Fondation Aymeric Poulain-Maubant introduisait cette rencontre.
En propos liminaires, Aymeric Poulain-Maubant, coordinateur du cahier de veille 2018 de la Fondation Mines-Télécom, exposait les différentes approches pour aborder le sujet des mobilités en mutation. Comment les technologies émergentes et les nouveaux modèles économiques vont modifier la manière de se déplacer pour les humains, les marchandises et les capitaux ?
Smartcity, transports intelligents, nouvelles plateformes sont autant de sujets qui seront abordés, avec d’autres, dans le cahier de veille en cours de conception.
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Ghislain Delabie, « mobility connector » chez OuiShare, présentait tout d’abord les grandes tendances de l’évolution des mobilités, fortement impactées par le numérique et les usages collaboratifs. On observe également de nouveaux entrants et des alliances inédites entre start-up, institutions, collectivités, qui font émerger de nouveaux services et usages.
Pour disposer d’une mobilité cohérente, Ghislain Delabie présentait les enjeux de l’aménagement des territoires. Il prenait l’exemple de la ville de Barcelone et de sa politique d’urbanisme de récupération des espaces publics et de réduction des externalités dues à l’utilisation de la voiture. Ghislain Delabie a également déconstruit les fantasmes autour des nouvelles mobilités comme les vélos en auto-partage, qui provoquent des occupations abusives et gênantes du territoire. Ce constat souligne des problématiques de gouvernance comme l’éventualité de faire payer une redevance à des acteurs du vélopartage qui souffrent cependant d’un modèle économique déjà fragile. De plus cela s’oppose à la politique d’incitation à l’utilisation du vélo souhaitée par les villes.
L’intervenant a ensuite terminé sur le sujet de la voiture autonome, mettant en garde contre un développement anarchique mais en soulignant aussi ses potentialités d’exploitation du temps de trajet et d’optimisation du réseau de transport. Il s’agit cependant d’éviter l’accaparement de la gouvernance par des sociétés comme Uber pour disposer d’une administration harmonieuse. Ghislain Delabie a conclu sur la volonté politique d’accompagner ces mutations pour proposer de nouveaux services efficaces.
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Madeleine Gancel, chargée du programme d’innovation ouverte CityMakers a introduit son intervention en présentant l’accélérateur de startup NUMA, qui accueillait l’événement. Parmi les initiatives de NUMA, elle présentait le programme d’open innovation CityMakers. Ce programme est conçu comme une plateforme qui vise à comprendre les défis en matière de mobilités et à expérimenter des solutions innovantes avec des start-up.
S’étalant sur 10 mois, CityMakers permet de fédérer les citoyens, les grands groupes, les villes et les start-up. Il s’organise en 10 événements de réflexion. S’en suit des expérimentations devant respecter des critères de faisabilité, de désirabilité et de viabilité, en association avec des start-up. L’une de ces expérimentations visait à optimiser la surveillance de l’état des 1500 kilomètres de route de la ville de Paris par les services de la voirie. Elle a abouti à la création d’une carte pour organiser la maintenance et la réparation des routes.
La présentation s’est terminé sur l’annonce d’une seconde édition du programme CityMakers qui portera en 2018 plus spécifiquement sur la voiture autonome dans Paris.
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Stéphane Kirkland a commencé en s’appuyant sur le rapport Driverless Future avec la perspective, dans certaines grandes villes des États-Unis, d’un recul de 46 % à 60 % du nombre de véhicules personnels au profit d’une utilisation de véhicules autonomes partagés. En s’appuyant sur ce chiffre, il a exposé le scénario le plus vraisemblable sur l’usage de la voiture à l’horizon 2040. Un scénario d’autant plus probable que l’automne 2017 a vu, de la part de l’opinion publique, une réelle prise de conscience de l’arrivé rapide des véhicules autonomes sur les routes avec la généralisation des expérimentations.
Pour se préparer à ce scénario, il faut repenser les infrastructures comme les parkings des aéroports en intégrant les problématiques de stationnement de surface, de sécurité, d’usage de la voirie et d’accès aux données. En ce qui concerne Paris, l’utilisation des données d’Autolib, comme le nombre de véhicules à 19H en semaine, montre les zones résidentielles propices à l’implémentation des véhicules autonomes en partage. Cet indicateur suffit à prévoir les modes d’usage possibles du réseau existant et futur. Stéphane Kirkland recommande donc d’établir la Ville comme l’autorité fixant les règles.
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La Fondation Mines-Télécom publie chaque année un cahier de veille sur un sujet lié à l’actualité de l’innovation technologique. Pour sa dixième édition, cette publication portera en 2018 sur le thème des mobilités, en partenariat avec NUMA, la Fondation Mines-Télécom et l’IMT. Un sujet aux multiples facettes, au cœur des problématiques industrielles et sociétales actuelles.
Les trois prochains Petit-déjeuners débats se dérouleront au NUMA le jeudi 12 avril, le jeudi 21 juin et le jeudi 27 septembre.
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